top of page
  • Photo du rédacteurCleach Family

Argentine - Ushuaïa et la Terre-de-Feu - 29 février au 10 mars

Le 28 février, nous repassons en fin de journée une dernière fois en Argentine pour gagner Rio Grande où nous réussissons enfin, après plusieurs semaines d'attente, à retirer nos virements Western Union. (un soulagement car nous n'avions plus de carte de crédit depuis 1 mois !)



Nous passons à la concession Iveco locale afin de planifier un RDV pour faire la maintenance des freins, paliers d'arbre de transmission, vidange de différentiel, mais ne pouvant nous accueillir le samedi, ils prennent RDV pour nous dans la concession d’Ushuaïa pour le lundi suivant à 9h00 et se charge même de leur envoyer les pièces de rechange nécessaire !

Nous dormons en bord de mer à Rio grande et partons le lendemain en direction du Tolhuin. Après un arrêt à la fameuse boulangerie "Panaderia La Union" ou nous achetons quelques croissants, chocolats et petits pains, nous garons le camping-car face au lac.




Le dimanche 1 mars, nous traversons la cordillère de Darwin par le col Garilbaldi et nous arrivons enfin à USHUAÏA !


Ça fait des mois (des années ?) qu'on en rêvait, ça nous paraissait très loin et très abstrait quand nous sommes partis de Carthagène sept mois plus tôt mais finalement nous y sommes !



On a bien profité du beau temps pour faire quelques photos souvenirs et pour découvrir la ville et la vue sur la baie et le canal de Beagle. Le soir nous nous éloignons à 1 ou 2 km à l'est de la ville vers "Playa Grande" d'où nous avons une vue imprenable sur Ushuaïa au coucher du soleil.



Le lundi et mardi matin, nous avons rdv chez Iveco pour la grande révision... On a été vraiment super bien accueilli et pris en charge par toute l'équipe qui a vraiment fait un super boulot pour réviser tout le train arrière du véhicule : frein à main, vidange du différentiel, changement des soufflets de frein, remplacement des capteurs d'usure des plaquettes, etc


Les enfants ont investit le hall de la concession Toyota adjacente pour profiter du wifi et avancer sur le CNED. le midi, le garage fermant, nous partons en ville pour trouver un restaurant mais aussi un coiffeur / barbier pour les garçons.


Le Mardi après midi, nous poursuivons la Ruta 3 encore plus loin après Ushuaia dans le Parc National "Tierra del Fuego". On a vraiment aimé ce parc du bout du monde pour les balades calmes et tranquilles et pour les paysages incroyables, soit le long des lacs vers la frontière chilienne, soit vers la baie de Lapataia, les tourbières et les barrages de castor.


L'après midi, nous partons vers le "Hito XXIV", un poteau le long du lac marquant la frontière entre l'Argentine et le Chili.


On se pose pour la soirée et la nuit dans la zone aménagée et autorisée au cœur du parc, le long de la rivière. Plusieurs autres couples de voyageurs français nous rejoignent et nous passons une soirée bien sympa tous ensemble.




Le lendemain 4 mars, après une bonne nuit de sommeil puis une partie de la matinée à discuter avec les amis, nous parcourons les 3 ou 4 km restants jusqu'à la fin de la Ruta 3 au km 3079 dans la baie de Lapataia.

Nous parcourons les sentiers en sous bois entre le mirador de la baie, les tourbières et le panorama sur les barrages de castor.


L'impact néfaste de cet animal introduit par l'homme sur l’écosystème local y est bien expliqué et les enfants prennent conscience de la difficulté d'anticiper les bouleversements de la nature quand l'Homme le modifie...


Le beau temps qui nous suit nous incite à passer la fin d'après midi dans le parc et à re dormir une nuit de plus sur place à coté de Thibault et Julie & Kevin et Delphine. Lucie y pêche son premier poisson mais le relâche : on est dans un parc national quand même!

En maniant la canne à pêche, Anne Claire la coince dans un arbre : en montant dans l'arbre pour la décrocher, une branche cède et Anne Claire chute lourdement sur le dos sur une souche... La douleur est forte et il faudra presque 2 semaines pour que ça disparaisse.


Le jeudi, après être ressorti du parc et après avoir pris le temps de nous balader dans la rue principale d’Ushuaïa pour y acheter quelques souvenirs, nous croisons Doug et Deborah, nos amis Canadiens, qui nous recommandent un bon restaurant sur les hauteurs de la ville.


Vers 20h, nous prenons la route qui serpente vers le glacier Martial et nous nous arrêtons sur le parking de "Chez Manu". Les enfants dînent ensemble dans le camping car devant un film pendant que nous profitons en amoureux de la vue imprenable sur la baie et d'un dîner délicieux : crabe géant, duo de poissons, agneau de Patagonie, poire pochée au vin rouge... un très bon moment !



Nous dormons au calme sur le parking du restaurant et le vendredi matin, 6 mars, le réveil est un peu dur !

Anne-Claire ayant encore très mal au dos et les enfants n'étant que peu motivés, je pars seul en direction de la Laguna de los Templanos. Le sentier serpente d'abord à plat dans une tourbière très humide puis, puis après avoir traversé la rivière, monte brutalement jusqu'au lac au pied du glacier.



Le soir, nous retrouvons Laurent, Marion, Héloise et Zélie , "La Touche Manouche" , pour un bon apéro / barbecue du bout du monde ! Alors que nous trinquons face à la baie d’Ushuaïa et du canal de Beagle, nous avons la chance d'apercevoir 3 ou 4 baleines qui passent et envoient leurs panaches blancs caractéristiques : vraiment époustouflant et magique pour fêter cette étape important de notre voyage.


Le samedi 7 mars, nous repartons d’Ushuaïa sur une trentaine de kilomètre puis nous bifurquons vers l'est sur la "Routa J", une piste à travers les collines qui, après une cinquantaine de kilomètre, débouche sur le canal de Beagle, presque à son extrémité atlantique.

Les arbres déformés par le vent de Patagonie prennent des formes étranges...


Nous atteignons en fin d'après midi l'Estancia Harberton, la plus ancienne estancia fondée en terre-de-feu en 1886 par l'anglais Thomas Bridges:



Quand Thomas Bridges et sa femme Mary posèrent le pied dans la baie d'Ushuaia, en 1871, pas un européen ne s'était installé dans cette baie boisée, au pied de sommets et de glaciers qu'avait admirés Darwin quarante ans auparavant. Seuls vivaient, dans ces archipels de grands vents et de froids mordants, les indiens Yamanas. Nomades se déplaçant en canaux d'écorce où ils conservaient des feux ardents – qui donnèrent son nom à la « Terre des Feux » - ils chassaient et pêchaient depuis cinq mille ans dans ces immenses espaces.

Thomas Bridges avait appris la langue Yamana auprès d'indiens durant son enfance aux Malouines. Devenu Pasteur, il travaillait à une grammaire, un dictionnaire et une bible dans cette langue et décida de fonder une mission au Sud du Sud du monde, parmi ce peuple qu'il aimait et respectait.Chercheurs d'or et aventuriers ayant afflué dans ce nouvel eldorado, les indiens, incompris, chassés et décimés par les maladies du vieux continent s'éteignaient. Thomas Bridges quitta la mission en 1886 pour continuer ailleurs son travail sur la langue Yamana et son combat pour la protection et la survie du peuple aux canots d'écorce.

C'est ici qu'il s'installa, sur les rives du canal de Beagle, à quelques kilomètres de l'Océan. Il baptisa, Harberton, du nom du village natal de sa femme Anglaise, cette terre-mer parsemée d'îles, qui allait devenir son refuge. Dans le calme de son domaine d'eaux et de forêts, ancien paradis des indiens, rien ne semble avoir changé depuis le début des temps.

L'arrière-arrière petit fils du pasteur, Tommy, cultive toujours les rives silencieuses où son aïeul écrivait entre deux chevauchées. Depuis que sa mère, Clarita Goodall - qui accueillit Bruce Chatwin durant son voyage en Patagonie - n'est plus, il veille avec son épouse Natalie, sur ce territoire de 20.000 hectares dominé par les montagnes et entouré d'un dédale de lagunes et d'îlots.Ensemble, ils ont réédité le dictionnaire Yamana de Thomas Bridges et les mémoires de son fils Lucas. Natalie collecte et étudie les restes d'oiseaux et de mammifères marins des mers australes. Son musée, sa collection et son laboratoire, établis au sein de l'Estancia, attirent des étudiants et des chercheurs du monde entier.


Après une nuit au bord d'une rivière à quelques kilomètres de l'estancia, sous un ciel gris et bousculé par des rafales de vents faisant honneur à la patagonie, nous visitons l'estancia Harberton le dimanche matin. Nous avons la chance d'avoir une guide pour nous seul et de pouvoir ainsi en profiter à fond pour poser toutes les questions que nous voulons sur l'histoire des premiers colons, de Thomas Bridges, de sa famille, des relations avec les Yamanas, etc.




L'après midi, nous visitons le musée consacré aux animaux marins : oiseaux, dauphins, Marsouins, otaries, lions de mers, cachalots et baleines sont exposés , leurs squelettes reconstitués. Les enfants peuvent y découvrir, "en vrai", les différences et points communs entre espèces, observer les évolutions, mettre tout ça en perspective avec la théorie de Darwin qu'ils avaient approchée lors de notre visite aux Galapagos en Octobre.



En fin d'après midi, nous reprenons la route vers Ushuaia et dormons en chemin.



Le lundi 9 mars, nous passons à la concession Iveco pour y remplacer une partie du tuyau d'arrivée d'essence dont la pièce, commandée entre temps est arrivée. On en profite pour y faire une grande lessive, mettre à jour le blog et faire le plein de course avant d'entamer la remontée de la cote atlantique de l'Argentine.


Après une dernière nuit au bout du monde, nous profitons du soleil pour honorer une promesse que nous nous étions faite en Colombie sous le soleil de Carthagène : Nous baigner à Ushuaia !


Ce fut plus un plongeon rapide dans une eau glaciale qu'un véritable bain, mais on pourra dire : " on l'a fait !"


C'est ensuite le départ vers le nord : maintenant "on remonte" !


A ce moment, nous n'avons que quelques échos, par les journaux français, de l’épidémie de Coronavirus qui après la Chine décime l'Italie et arrive en France. Tout cela parait très loin vu d'ici et nous nous sentons "protégés", heureux d'être à l'écart de tout cela. On n'a pas conscience de la rapidité avec laquelle cela va se propager et de l'impact sur la suite de notre voyage.

Nous passons sous le portique marquant la sortie d’Ushuaïa avec une peu d'émotion et le sentiment d'avoir passer une étape majeure de notre voyage. Nous nous projetons avec sérénité vers la cote atlantique, la Péninsule de Valdes, retraverser l'Argentine vers le Chili et l’île de Chiloé, puis Santiago, l’île de Pâques, le nord Chili, la Bolivie et le Salar d'Uyuni....



82 vues0 commentaire
bottom of page