Installés au fond d’une impasse nous sommes rejoints par « La touche Manouch », une autre famille de voyageurs qui font à peu près le même parcours que nous du nord au sud du continent Sud American. Le courant passe bien et nous sommes heureux de savoir que nous devrions nous retrouver assez souvent pendant cette année durant cette année.
Nous visitons la ville comme à notre habitude, autant pour le plaisir que pour nous réapprovisionner et eau potable (3 sacs de 6 litres à porter dans le sac à dos à chaque fois !) que pour trouver une « lavandaria » pour laver notre linge : c’est aussi ça le quotidien du voyage !
L’après midi nous faisons une courte randonnée jusqu'à un point de vue surplombant la ville.
Nous rencontrons à cette occasion 2 locaux qui chargent leurs mules de régimes de bananes qu’ils redescendent au village puis à Medellin pour les vendre. Ils nous offrent les quelques bananes déjà mures et qui n’attendraient pas la destination dans un état correct pour etre vendues.
Le lendemain nous partons avec Marion, Laurent, Héloïse et Zélie en direction de la finca « Los Naranjos ».
Diego le propriétaire et sa fille Carolina sont très accueillants et nous offrent un jus de fruit bien frais avant que nous commençons la visite.
Don Diego nous montre d’abord comment il plante puis commence faire pousser, rempote, et pour finir met en terre les nouveaux plans de café. Comme toutes les autres activités il nous laisse l’occasion de le faire nous-mêmes afin de découvrir les difficultés et le temps qu’il y passe.
Au début il prend tout simplement une graine de café et la plante dans du sable. Trois mois après il récupère la petite pousse et la rempote dans un petit sachet en plastique avec du terreau et de la terre mélangée tout autour.
Après plus de six mois ainsi, il peut enfin le mettre en terre.
Il faudra encore un peu plus d’un an avant que le plan donne du fruit et du café.
Sa façon d’expliqueret de nous montrer est particulièrement ludique et cela nous permet de ne pas nous ennuyer et de comprendre tous le processus.
Après cette petite démonstration il nous tend à chacun un panier que nous accrochons à la taille et il nous invite à venir récolter avec lui un ou deux plans de café.
Il faut faire attention à ne prendre seulement que les graines rouges car celles verte ne sont pas encore mûres et seront jetées si elles sont cueillies.
Après la cueillette il nous montre comment il écosse et trie toutes les graines récoltées. Il a en fait une machine spécifique aux producteurs de café qui permet, en mettant les graines en haut et en faisant tourner la manivelle, d’écosser, mais malheureusement pas de trier les graines.
Le tri sera fait séparément et manuellement.
Cette étape est très importante pour assurer une qualité optimale au café. Don Diego nous explique que le prix d’achat par les grandes multinationales du café dépend de la qualité de ce tri : Lui à du être « inspecté » pour être homologué pour Nespresso par exemple. Certains producteur ne le font pas , mais afin de gagner du temps mais malheureusement cela donnera un mauvais goût au café et les bonnes graines, elles, soit pourriront soit leur goût sera mélangé au mauvais goût des graines pourries ou encore vertes.
Il faut ensuite encore faire sécher les graines au soleil et enlever la fine enveloppe qui entoure le grain.
On peut vous assurer après cette visite que vous n’avez probablement pas idée du travail nécessaire pour avoir un bon café dans votre tasse : il faut récolter 670 kilos de graines de café pour avoir un sac 125 kilos de grains de café de première qualité, acheté environ 220 euros aux producteur…
Don Diego et sa famille cultivent également la banane et la banane plantin pour les vendre mais également des ananas, du maïs, des tomates, des concombres, des citrons et toutes sortes de fruits et légumes divers pour leur consommation personnelle
Nous apprécions particulièrement la visite ainsi que la famille qui nous accueille. Celle-ci nous offrir en retour une spécialité locale : de la banane Plantin cuites ainsi qu’une petite ratatouille à mettre par-dessus. Nous pouvons également gouter leur café. (Même Anne-Claire !)
Au moment de repartir Diego nous propose de fabriquer nous-mêmes notre jus de canne à sucre. Nous saisissons l’opportunité et prenons le temps d’extraire tous le jus possible de la canne à sucre. Ce dernier est mélangé avec le jus d’ "oignons nouveaux". Le citron et les herbes mise ajoutés donnent un excellent goût. Le tout est particulièrement rafraîchissant !
Nous repartons très heureux avec plein de souvenirs. Diego nous aura montré à quel point il est fier de sa plantation de café et avec quelle attention il s’en occupe.
Après un dernier apéro nous reprenons la route cette fois vers Filandia, avec en prime une nouvelle bande d’amis avec nous !